Le Conseil d’État a adopté et transmis fin septembre le projet de nouvelle loi sur l’énergie au Grand Conseil, lequel devrait commencer son traitement à la rentrée des vacances d’automne. Pour rappel, une large consultation publique avait été menée en fin d’année passée. A cette occasion, l’ADCV avait rédigé une prise de position centrée sur la réalité et les intérêts des petites et moyennes communes. Notre Association s’était ainsi concentrée sur l’impact du projet sur les communes en tant qu’autorités et propriétaires et avait formulé plusieurs propositions. Nous constatons avec satisfaction que le Conseil d’État a tenu compte de certaines de nos remarques et propositions. Cela étant, l’impact du projet de loi sur les communes reste très important. C’est pourquoi notre Association suivra avec attention les débats du Grand Conseil et étudiera l’opportunité de soutenir le dépôt d’éventuels amendements.
Les modifications apportées au projet de loi, par rapport à la version soumise à consultation, sont notamment les suivantes et correspondent aux remarques de l'ADCV:
- Le régime dérogatoire général de l’art. 8 a été clarifié et élargi. En particulier, les conditions de l’alinéa 2 pourront être invoquées en lien avec les différentes obligations légales, comme le remplacement des installations de production de chauffage ou les infrastructures de recharge pour véhicules électriques. Ces conditions de dérogation sont un intérêt privé ou public prépondérant, respectivement des obstacles techniques ou des coûts de mise en œuvre disproportionnés pour le propriétaire. Ce régime dérogatoire sera d’une grande utilité pour les communes et pourra notamment être invoqué pour les anciens bâtiments communaux lorsque le coût des travaux sera disproportionné.
- Les obligations spécifiques des communes en matière d’infrastructures de recharge pour véhicules (exemplarité) ont été abandonnées. Les communes sont désormais soumises au même régime que les autres propriétaires (art. 42).
- Le délai d’assainissement des bâtiments énergivores (classe F et G) a été fixé à 2035 ou 2040 selon que la surface du bâtiment soit supérieure, respectivement inférieure à 750 m2. De plus, une condition de dérogation spéciale a été introduite en cas de faible consommation du bâtiment. Cette condition pourrait ici aussi s’appliquer aux bâtiments communaux à destination administrative, dont la consommation est généralement inférieure aux immeubles de logements.
- Le délai de remplacement des installations de chauffes fossiles (mazout et gaz) a été fixé à 15 ou 20 ans après l’entrée en vigueur de la loi, selon que l’installation soit antérieure, respectivement postérieure à 2020. Ce délai correspond au cycle de vie usuel d’une installation de chauffage. De plus, comme mentionné au premier point, les conditions générales de dérogation, comme le coût disproportionné, pourront aussi être invoquées dans ce cas.
Vous trouverez l’Exposé des motifs et le projet de loi sur le site de l’État de Vaud